Et dans ma tête à moi
c’est vraiment trop sympa !
Des fois y’a des boas
qui s’étalent trois par trois
sur de petits sofas
tout au fond d’un boudoir
avec un café noir
Il y a également
de gentils moutons blancs
qui batifolent gaiement
sur les rouleaux ardents
de mes rêves océans
De verts crocodiles
somnolent au bord du Nil
Sous leurs regards tranquilles
un serpent d’eau oscille
telle une blanche ondine
Des souris dont la peau
est d’un louche vert fluo
courent dans les labos
mais pas dans les chapeaux !
Se marrent les crocos
Las j’ai des cauchemars !
Adieu cygnes et canards
Il y’a près de la mare
des poulets vicelards
étendant ailes noires
De plumes enrubannées
des grues me font du pied
Ces cocottes apprêtées
se mettent à chasser
quand passe mon voilier
Bourdons qu’ont le mouron
volent en accordéon
Ivres comme des hannetons
ils zigzaguent sans pression
risquant l’indigestion
De grands paons se pavanent
plus fiers que belle dame
Ils décorent ma cabane
et je joue du tam-tam
en fumant des havanes
Printanières hirondelles
s’envolent à tire-d’aile
direction l’arc-en-ciel
Vont-elles ces demoiselles
trouver l’or qu’il recèle ?
Miette