Moi, Marianne (! Texte engagé)

Moi, Marianne, je pleure, j’ai honte et j’ai peur.
Suis-je à ce point vieille et fanée
que devant mes indignations
on puisse me mettre bâillon ?
Une vieille lune la République,
la séparation des pouvoirs
sur cela aussi il faut s’asseoir ?
Qui gère donc l’espace public ?

Moi, Marianne, je pleure, j’ai mal et je meurs.
Une nouvelle aristocratie
s’est mise en place dans le pays,
mais tout aussi héréditaire
à Marianne cela ne peut plaire
et mes enfants on veut faire taire !
Il ne fallait pas enseigner
l’histoire de France aux français,
pour privilèges accaparer
sans qu’ils pensent à s’en indigner !

Moi, Marianne, je pleure, j’ai mal et je meurs.
Quand c’est depuis des décennies
que je vois se faire détricoter
pacte social républicain
et acquis du peuple souverain,
pour favoriser quelques uns
au détriment du bien commun.
Et devant cette juste colère
des enfants de la République,
je vois dérive sécuritaire
et mes idéaux au cimetière.

Moi, Marianne, je pleure, j’ai honte et j’ai peur.
Le chefaillon en son palais
est apeuré et dépassé,
être président des sans dents
devait faire bien sur son CV,
banquier d’affaire privilégié.
Mais il s’enferre dans sa logique
à défendre l’ordre existant,
il refuse d’entendre les gens
et c’est une bêtise tragique,
à ce point de manquer d’éthique.

Moi, Marianne, je pleure, et je porte le deuil.
Le peuple commence à gronder,
ne se laisse pas intimider,
continue à manifester,
il demande à être écouté.
La tension ne va pas retomber
des choix sociaux il faut parler,
mettre les problèmes sous le tapis
et traiter tout par le déni,
est un imbécile mépris.

Moi, Marianne, je pleure, et je porte le deuil.
Le peuple m’aime et on s’en sert
pour que le licol bien se serre,
botte sur la nuque des manants
les princes ne font pas semblant.
Ils possèdent pourtant les médias,
que l’État porte à bout de bras,
afin qu’ils puissent relayer
de 10 milliardaires la pensée ;
On ne cesse de répéter,
à la radio, à la télé,
que c’est l’ordre qui est menacé.

Moi, Marianne, je pleure, mes larmes je recueille.
J’observe le long dérèglement
de notre belle République,
et c’est bien triste sentiment
de voir cette farce pathétique
et cette agitation cynique,
au nom d’un ordre qui dévoie
de ma devise tous les principes.
Libéralisme ou guerre civile
centre commercial en cathédrale
c’est le néo-contrat social.

Moi, Marianne, je pleure, mes larmes je recueille.
Énarques et grands corps d’Etat,
dont la brillante éducation
fut payée par toute la Nation,
pour qu’ils servent le peuple français.
Au lieu de cela se sont alliés
à ceux qu’ils devaient contrôler,
pour quelque miettes ramasser,
trahissent l’Etat pour le privé.
L’argent a corrompu, de fait,
ceux qui devaient me protéger !

Moi, Marianne, je pleure, entend mes clameurs !
Je vais bien trouver des canaux,
enfin faire résonner les mots
de mes enfants exaspérés
de leur injuste précarité
et de la violence déguisée
mépris qui n’est même plus masqué.

Moi, Marianne, je pleure, entend mes clameurs !
Oui mes enfants réveillez-vous,
bien sûr ils vous veulent à genoux !
La République est en danger
elle s’est fait kidnapper
par des voleurs organisés,
qui sont en bande pour la piller
et en morceaux la dépecer
Il faut bien les en empêcher !

Miette

Laisser un commentaire