Naufrage

J’étouffe, je me durcis. Je me noie dans la glu.
Comme l’oiseau mazouté avant qu’il ne succombe,
j’aspire à décoller, m’entrave, et puis retombe
dans un monde de rien, complètement perdue.

La dépression, la vraie, me tombe alors dessus.
Comme un voile jaune et gris, et collant, et immonde,
qui fait geler le temps et s’assombrir le monde.
Un verre en seule veilleuse de ces nuits sans issues.

Plus d’importance l’amour, plus de poids l’amitié,
plus de crédit l’espoir, dans ma tête diffractée.
Retenue, étranglée, par des fils trop amers.

Telle la neige avant neige n’en finit pas de fondre,
sans éclat je voudrais lentement me dissoudre,
qu’enfin sur mes os las, la terre me soit légère…

Miette

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